Thérapie comportementale (TCC)

La thérapie comportementale est une forme de traitement thérapeutique scientifiquement fondée qui s’est développée dans les pays anglo-saxons lors des années 50 (Wolpe, 1952). Elle a fait ses preuves particulièrement dans le traitement des troubles d’anxiété, des syndromes dépressifs, de la toxicomanie, etc. Selon la thérapie comportementale, les problèmes émotionnels ou de comportement sont conditionnés et peuvent être attribués à des déficits d’apprentissage. En d’autres mots, certains comportements adaptés pour faire face à la vie quotidienne n’ont pas été appris dans le passé ou les comportements appris ne sont pas suffisamment efficaces et/ou sont socialement ou psychologiquement nuisibles à la personne. Ainsi, différentes méthodes sont utilisées pour développer les compétences manquantes dans le but d’acquérir des modèles de comportement adaptés. La confrontation aux situations problématiques, à savoir, l’exposition in vivo (sur le terrain) et/au in vitro (en imagination), la désensibilisation progressive est une des méthodes principales de la thérapie comportementale. Puis s’ajoutent l’apprentissage des techniques de relaxation, la relaxation brève et la relaxation longue selon Jacobson et/ ou Schultze ainsi que l’administration de jeux de rôle.

La collaboration active entre client/patient et thérapeute est au centre du processus thérapeutique. Le(la) thérapeute propose au client/pa­tient des exercices à faire (grille d’observation, exercices « sur le terrain ») entre les sessions ; il s’agit d’une méthode « pédagogique » qui constitue souvent une condition préalable à la réussite du traitement.


Thérapie cognitivo-comportementale (TCC)

La thérapie cognitivo-comportementale a été développée dans les années 60 par A. Beck qui a été influence par A. Ellis. Alors qu’avant cette période, la science s’intéressait essentiellement au comportement visible de l’être humain, Beck a développé la thérapie cognitive. Le modèle de la TCC suppose que des troubles comme la dépression, l’anxiété, la toxicomanie, etc. sont entretenus et exacerbés par des schémas de pensée dysfonctionnels. Notons que « cognition », est ici synonyme de « pensée ». En TCC, les schémas de pensée dysfonctionnels sont au centre de !’attention. II s’agit d’une méthode particulièrement efficace dans le traitement des troubles anxieux et dépressifs. En TCC, le procédé de traitement est choisi en fonction de l’indication thérapeutique, c.a.d., qu’on travaille davantage sur le plan comporte­mental ou sur le plan cognitif, voire sur les deux en parallèle.

Au centre de la thérapie cognitive se situe la prise de conscience des pensées dysfonctionnelles et la recherche de pensées alternatives aux pensées automatiques négatives (« restructuration cognitive ») afin de pouvoir changer les schémas de pensée non-adaptés qui se situent davantage en profondeur.

La TCC est basée sur l’hypothèse que les pensées, les émotions et les réactions comportementales interagissent et s’influencent mutuellement. Ainsi, la manière de penser détermine nos émotions ainsi que nos comportements et vice-versa.


Thérapie par les schèmes

La thérapie par les schèmes (Young, 1990; 2005} est une des premières approches intégratives basées sur les méthodes cognitivo-comportementales et intègre des techniques issues de la théorie psychodynamique, de la « Gestalt-thérapie » et de la Théorie de l’Attachement. La thérapie par les schèmes vise un changement cognitif, émotionnel, interpersonnel et comportemental. II s’agit d’aider le patient à combler les besoins fondamentaux tout en remplaçant des styles d’adaptation dysfonctionnels par des styles d’adaptation plus sains. Les styles dysfonctionnels trouvent leur origine dans des schèmes précoces qui se sont développés lors de l’enfance et de l’adoles­cence. Ces schèmes sont constitués de souvenirs, de pensées, d’émotions et de sensations physiques et avaient une fonction d’adaptation importante pendant l’enfance. Cependant, au fil des années certains schèmes précoces sont devenus dysfonctionnels et non-adaptés aux situations de la vie actuelle de l’individu de manière que ce dernier risque de répéter les mêmes « erreurs ». Le but de la thérapie vise d’aider le patient à mettre des mots sur l’expérience émotionnelle du schéma et de trouver un style d’adaptation qui l’amène à sortir du cercle vicieux des scenarios de vie répétitifs. Chaque schème précoce inadapté intègre des éléments cognitifs, émotionnels, comportementaux el relationnels el sera élaboré en fonction des buts thérapeutiques.


La pleine conscience (« mindfulness »)

Les approches de la pleine conscience constituent aujourd’hui des démarches très prometteuses dans la prise en charge de différents troubles psychologiques. Depuis près de vingt ans, les thérapies cognitives et comportementales intègrent dans des protocoles thérapeutiques la pratique de la pleine conscience.

Cette pratique exige que l’on s’engage pleinement, corps et âme, dans tout ce qu’on fait, quoiqu’on fasse. Tout le monde sait verser un café, un thé, mais tout le monde ne sait pas le verser en pleine conscience et cela est dû à notre tendance à nous laisser emporter par l’énergie des habitudes, des automatismes

La pleine conscience, c’est la capacité d’être ici, totalement présent. Ce qui signifie la capacité d’être présent à 100%. Mettre et poser le focus sur l’expérience du moment présent est fondamental car souvent nous faisons les choses en pilote automatique.

La reconsidération des pensées en tant que simples pensées, la culture de !’acceptation plutôt que le rejet de toute idée ou émotion désagréable, ainsi que le renforcement des capacités d’attention et de concentration, représentent autant de facteurs thérapeutiques mobilisables par un apprentissage guide de la pleine conscience.

Une des pratiques fondamentales de la peine conscience (« mindfulness ») consiste à prendre soin des émotions douloureuses. Nous avons l’habitude de tout faire pour fuir la douleur, la peur, le chagrin ou le désespoir que nous ressentons, mais en cherchant à effacer ou oublier noire douleur, nous rendons notre corps et noire esprit encore plus malheureux.

Au lieu de nous comporter ainsi, nous pouvons revenir à nous-mêmes. Si nous laissons en nous notre colère, notre peur, noire désespoir, seuls sans surveillance, ils exerceront un effet dévastateur. II s’agit de cultiver une certaine intimité avec noire corps avec une attention bienveillante. Agir ou réagir n’est pas primordial, mais on est à la recherche d’une prise de conscience personnelle et approfondie.

Issue des traditions millénaires, la pleine conscience s’inscrit dans le monde contemporain et est proposée aujourd’hui comme une méditation laïque, détachée des aspects religieux de ses origines.

« Lorsque nous vivons inconsciemment, incapables de voir vraiment le monde qui nous entoure, notre vie peut être comparée à un train de fou » (Thich Nhat Hahn, 2009)


ACT

La thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT) est un des modèles de la troisième vague qui enseigne des compétences psychologiques pour faire face aux six processus thérapeutiques centraux : le contact avec le moment présent, la défusion, l’acceptation, le soi comme contexte, les valeurs, l’action engagée.

La thérapie ACT permet aux personnes de travailler sur la relation directe avec leur expérience et d’augmenter leur flexibilité psychologique (la capacité à résoudre ses problèmes autrement qu’en cherchant à faire disparaître les émotions et pensées considérées comme désagréables) au travers de six processus de bases faisant l’objet d’études scientifiques : la pleine conscience, la distanciation par les pensées, le soi comme contexte, acceptation, les valeurs, l’action.

Au niveau des cognitions, il est démontré que chercher à faire disparaitre une pensée, une émotion, ou un souvenir désagréable conduit souvent à se focaliser sur ce dont on cherche à se distraire. Plus on cherche à faire disparaître une pensée ou une émotion, plus cette pensée ou cette émotion sera disponible. Les recherches ont montré qu’un des problèmes majeurs dans les troubles psychologiques est la tendance naturelle à l’évitement des expériences psychologiques ou émotionnelles désagréables. Les évitements sont efficaces à court terme, mais deviennent rapidement plus problématiques que les souffrances qu’ils cherchent à contrôler.

Lorsque nous sommes dans un environnement familier et sécurisant, nous manquons parfois l’occasion de porter noire attention sur le moment présent, sans en prendre conscience. En ces moments, nous sommes pris dans des tendances automatiques centrées sur le passé ou le futur, ce qui se manifeste par des ruminations, des inquiétudes, des jugements, des actions automatiques. Rendre plus conscients nos pensées, nos sentiments et nos sensations corporelles suscitées par les évènements, nous permet de nous libérer de nos réactions habituelles et automatiques, de manière à ce que nous puissions réagir en pleine conscience, de la façon la plus habile qui soit.

L’acceptation est un premier pas vital qui nous permet de devenir pleinement conscient des difficultés, et, le cas échéant, d’y répondre de manière habile plutôt que de réagir machinalement, en exécutant automatiquement nos vieilles (et souvent inefficaces) stratégies pour faire face aux difficultés. En utilisant des techniques de pleine conscience et de la méditation, de distanciation cognitive, d’acceptation et d’activation comportementale, on aide les personnes à avancer vers une vie plus flexible, sans avoir au préalable à effacer, contrôler, ni même modifier leurs idées noires, leurs déprimes, leurs peurs, leurs angoisses et la cohorte de leurs pensées, leurs émotions ou leurs comportements.


La psychothérapie intégrative

Une autre approche psychothérapeutique met l’accent sur l’intégration assimilative des concepts et des apports issus des thérapies cognitivo-comportementales, familiales, de couple et psychodynamiques. L’intérêt étant de prendre en compte l’être humain dans la totalité de son expérience, de ne pas exclure d’hypothèse et de ne pas négliger une orientation théorique particulière.

La psychothérapie intégrative s’oriente vers une vision holistique de l’être humain. Elle renvoi au processus d’intégration de la personnalité : l’incorporation des aspects désavoués, ignorés ou non résolus du « Self » dans une personnalité cohésive, réduisant l’utilisation des mécanismes de défense qui empêchent la spontanéité et qui limitent la flexibilité dans la résolution des problèmes, l’entretien de la sante et la relation aux personnes. II s’agit d’une approche qui peut inclure plusieurs référentiels et faire appel à différents outils thérapeutiques issus de différents courants de la psychothérapie en fonction de la problématique de chaque personne.

L’approche intégrative souhaite considérer un individu dans toutes ses dimensions (affectives, cognitives, sociales), selon un modèle de co-occurrence et non de causalité simple. Cela implique également de travailler de façon pluridisciplinaire et parfois avec d’autres professionnels de la santé mentale.